dimanche 2 octobre 2011

Donnons du sens à nos investissements…

Thomas a fait un apprentissage pour devenir soudeur. Un jour, alors qu’il expose ses machines, une femme qui produit péniblement l’huile de neem de façon traditionnelle lui demande s’il existe une telle machine pour extraire l’huile de neem. « Non il n’en existe pas, mais je peux la créer », répond Thomas. Après une, deux, trois tentatives, Thomas est enfin satisfait de la nouvelle machine qu’il vient de développer. Il participe à une foire de l’innovation à Cotonou et remporte le premier prix. Mais il ne trouve personne pour acheter sa machine…

Thomas décide donc d’aller acheter des graines de neem dans un village des collines et de produire l’huile lui-même. Le jour où le village l’appelle pour le prévenir que la récolte est prête, Thomas n’a même pas 10 000 FCFA (15€) en poche. Il est obligé de vendre sa vieille moto et part au village avec 80 000 FCFA (120 €). Arrivé là-bas, il se rend compte que les 80 000 FCFA lui permettent à peine de financer le conditionnement des graines. Mais Thomas ne lâche pas prise. Il demande à rencontrer le chef du village et négocie que celui-ci le laisse partir avec les graines.

En une semaine, Thomas produit de nombreux litres d’huile qu’il réussit à revendre à un producteur de savon, impressionné par cette personne qui a réussi à produire autant en une semaine. Heureux, Thomas retourne au village rembourser les graines, et se procurer la nouvelle récolte qui l’attend déjà…

Aujourd’hui, Thomas est à la tête d’une SARL « Huiles végétales des collines » de 5 employés et travaille avec plus de 800 femmes récolteuses de graines de neem, organisées en tontines commerciales, et qu’il rémunère à un prix juste. Cette façon d’entreprendre avec le territoire, Thomas l’a découverte avec SENS, Solidarités Entreprises Nord-Sud.

SENS, société coopérative d’intérêt collectif, agit comme une entreprise d’entreprises, en Picardie et au Bénin : ses sociétaires mettent leur capital humain et financier au service d’entrepreneurs sociaux qui peuvent murir leur projet, oser entreprendre solidaire, optimiser les conditions de lancement et de pérennité de leur entreprise.

Grâce à SENS, Thomas a pu importer une presse mécanique pour faciliter ses activités. Il commercialise les coques des graines comme engrais au profit des agriculteurs du territoire et réfléchit à développer la production d’huile de tournesol. Il va bientôt exercer ses activités au sein de la pépinière d’entreprises construite par SENS pour abriter quatre de la dizaine d’entrepreneurs accompagnés.

Pépinière d'entreprises en construction avec des matériaux locaux

Aujourd’hui, SENS recherche des investisseurs patients pour s’engager auprès d’entrepreneurs solidaires comme Thomas.

Pour en savoir plus sur SENS et découvrir les projets accompagnés : www.solidarites-entreprises.org.

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