lundi 31 octobre 2011
Introduction à l'entrepreneuriat social
mercredi 26 octobre 2011
Week-ends à Ouagadougou
Il y a quelques semaines, j’ai été invitée au mariage de Nabaloum, un mariage protestant. Le matin avait lieu la cérémonie au temple. L’après-midi, on a mangé dans la famille du marié, avant d’aller, en début de soirée, « négocier la mariée ».
Et oui, pour pouvoir récupérer la jeune femme, la famille du marié doit mener habilement de longues négociations et relever des défis. Tout d’abord, il faut chanter une chanson religieuse pour avoir le droit d’entrer dans la cour de la famille. Puis, les femmes de la famille du marié se succèdent auprès de la famille de la mariée pour négocier son départ. Peu après, un ami de Nabaloum doit boire une calebasse d’une boisson salée immonde et faire la quête avec la calebasse vide. Attention à ne pas vous faire voler vos chaussures, car il faudrait payer pour les récupérer ! Quelques heures plus tard, la mariée sort enfin de sa cour pour rejoindre la famille du marié…
Les femmes de la famille de Nabaloum supplient la mère de Nabaloum de laisser partir sa fille
Match de foot : les footballeurs du quartier contre les poissonniers du marché
Il s’agissait du match retour d’un match gagné par les footballeurs du quartier. Sans doute n’étaient-ils pas en forme ce jour là, car ils ont subi une défaite cuisante 7-1 face à l’équipe des poissonniers !
Soirée marionnettes pour le départ de Marie et Soul
Marie et Soul étaient au Niger quand les problèmes ont commencé avec l’AQMI et que les français ont dû quitter le pays. Après huit mois au Burkina, Soul, nigérien, a pu obtenir un visa pour la France. Ils fêtaient vendredi leur départ. Ahmad, un ami de Soul, a animé la soirée avec ses marionnettes dansant le coupé-décalé !
Dimanche rugby – pétanque à Bilbalogo
A l’occasion de la finale de rugby, la colloc avait sorti le grand jeu pour diffuser le match sur écran géant… Alors que tous les câbles étaient branchés, l’eau chaude prête pour les cafés, les pronostics inscrits sur le flip-chart, les hymnes commencés et les derniers invités en train d’arriver… coupure d’électricité ! Convaincus que cela n’allait pas être réparé en quelques minutes un dimanche à 8h du matin, on a vite filé sur dans un café sur l’avenue Kwame N’krumah pour assister à la défaite des bleus, laissant derrière nous les viennoiseries toutes chaudes !
Le salon de la colloc prêt pour la diffusion du match sur écran géant
De retour à la maison, on a commencé dès 10h letournoi de pétanque avec les voisins en investissant le « six-mètres » (= la route non goudronnée) devant la maison. Un barbecue et une bonne douzaine de parties plus tard, infatigables, les voisins étaient encore train de jouer à 18h !
dimanche 2 octobre 2011
Donnons du sens à nos investissements…
Thomas décide donc d’aller acheter des graines de neem dans un village des collines et de produire l’huile lui-même. Le jour où le village l’appelle pour le prévenir que la récolte est prête, Thomas n’a même pas 10 000 FCFA (15€) en poche. Il est obligé de vendre sa vieille moto et part au village avec 80 000 FCFA (120 €). Arrivé là-bas, il se rend compte que les 80 000 FCFA lui permettent à peine de financer le conditionnement des graines. Mais Thomas ne lâche pas prise. Il demande à rencontrer le chef du village et négocie que celui-ci le laisse partir avec les graines.
En une semaine, Thomas produit de nombreux litres d’huile qu’il réussit à revendre à un producteur de savon, impressionné par cette personne qui a réussi à produire autant en une semaine. Heureux, Thomas retourne au village rembourser les graines, et se procurer la nouvelle récolte qui l’attend déjà…
Aujourd’hui, Thomas est à la tête d’une SARL « Huiles végétales des collines » de 5 employés et travaille avec plus de 800 femmes récolteuses de graines de neem, organisées en tontines commerciales, et qu’il rémunère à un prix juste. Cette façon d’entreprendre avec le territoire, Thomas l’a découverte avec SENS, Solidarités Entreprises Nord-Sud.
SENS, société coopérative d’intérêt collectif, agit comme une entreprise d’entreprises, en Picardie et au Bénin : ses sociétaires mettent leur capital humain et financier au service d’entrepreneurs sociaux qui peuvent murir leur projet, oser entreprendre solidaire, optimiser les conditions de lancement et de pérennité de leur entreprise.
Grâce à SENS, Thomas a pu importer une presse mécanique pour faciliter ses activités. Il commercialise les coques des graines comme engrais au profit des agriculteurs du territoire et réfléchit à développer la production d’huile de tournesol. Il va bientôt exercer ses activités au sein de la pépinière d’entreprises construite par SENS pour abriter quatre de la dizaine d’entrepreneurs accompagnés.
Pépinière d'entreprises en construction avec des matériaux locaux
Aujourd’hui, SENS recherche des investisseurs patients pour s’engager auprès d’entrepreneurs solidaires comme Thomas.
Pour en savoir plus sur SENS et découvrir les projets accompagnés : www.solidarites-entreprises.org.
Mon tour en Afrique de l'Ouest
Le Ghana a été marqué par la rencontre régionale qui réunissait tous les partenaires d’Entrepreneurs du Monde en Afrique de l’Ouest et Haïti. Le thème de cette année était « Pour une microfinance sociale ». A la fin de cette semaine - très studieuse entre la rencontre et les demandes de financement - on a quand même pu nous rendre à Krokrobite Beach, à une vingtaine de kilomètres des klaxons d’Accra.
Visite d'une plantation de moringa
Mémorial Kwame N'krumah à Accra (1er président du Ghana)
Non, non, non, je n'ai pas du tout peur de monter en haut du phare...
ça en valait le coup, vue sur un quartier pauvre d'Accra, du haut du phare
Rencontre régionale EdM Afrique de l'Ouest
Visite terrain au sein d'un groupement de bénéficiaires de l'institution de microfinance ID-Ghana. Découverte de la méthodologie Onipa Nua, qui consiste en du crédit de groupe sans caution solidaire
Krokrobite beach à 20km d'Accra
Puis direction le Togo, et plus particulièrement Lomé. Ville super sympa en bord de mer où j’étais hébergée chez un collègue dans le quartier de Kodjoviakopé. Visite d’une ferme de spiruline, rencontre avec un docteur qui fait la promotion de la spiruline, échanges avec une association qui vulgarise les foyers améliorés, visite d’une plateforme de compostage expérimentale, découverte du principe des ESOP (entreprises de services et organisations de producteurs) développé par le CIDR… Là encore, pas trop le temps de s’ennuyer. Mais je découvre quand même quelques petits centres culturels très intéressants, notamment à l’occasion d’une soirée sur Jean Rouch, qui a réalisé des films dans les années 60 sur certains rites de communautés africaines : impressionnant !
Tona devant un bassin de sa ferme de spiruline, à Agou Nyogho, Togo
Zems sur le boulevard qui longe la côte à Lomé
Vue du boulevard, en plein centre ville
Et enfin, le Bénin. Les premières heures à Cotonou me rappellent combien il peut être chiant pour une « yovo » (équivalent de « nassara » à Ouaga ou « obruni » à Accra = le blanc) de se balader toute seule. En moins de 30 minutes, déjà deux numéros de téléphone en poche ! Je tente quand même de profiter du dimanche pour découvrir le port de commerce, le port de pêche et un petit bout de plage pas très beau. Après deux jours à Cotonou principalement consacrés à la découverte des activités de marketing social de PSI, j’entame ma remontée vers le Nord : Dassa Zoumé dans un premier temps (rencontre avec SENS), puis Natitingou (projets de foyers améliorés), et enfin Ouaga. Le dernier trajet a été le plus dur : départ à 4h dans un taxi-brousse surblindé pour 9h de trajet collés-serrés…
Aux abords du port de Cotonou, les rues sont remplies de camions
Entrée d'un ferry dans le port de Cotonou
Potières construisant des foyers améliorés en argile dans un atelier de Djougou
Back home, ça faisait deux jours…
En prime, une petite video d'un tournoi de foot sur une plage d'Accra !