Roseline
a 32 ans et 4 enfants, âgés de 3 à 15 ans. Née à Dano au sein d’une fratrie de
13 enfants, elle y réside toujours et partage sa cour avec ses trois
« petits maris » (les frères de son mari) et leurs familles.
Roseline et son fils cadet de 3 ans, Winselas
Comme
la plupart des femmes de la région, Roseline est dolotière (elle prépare la
bière de mil locale, appelée dolo). Son mari cultivateur a peu de revenus,
alors dès qu’elle réussit à se procurer du poisson, Roseline prépare du poisson
frit et de la soupe de poisson pour vendre au bord de la route. Cela lui permet
de payer le savon pour sa famille.
C’est
en 2009 qu’Armel Guenguere, Responsable Développement Durable chez
Entrepreneurs du Monde, l’aborde alors qu’elle est en train de frire le poisson
au bord du gourdron, sur un foyer trois pierres traditionnel. Armel lui montre
les quelques foyers améliorés qu’elle a apportés dans son véhicule pour les
premières sensibilisations dans la région. Tout de suite, Roseline comprend
l’intérêt de ce produit et devient la première femme de Dano à acquérir un
foyer amélioré roumdé par l’intermédiaire d’Entrepreneurs du Monde.
Roseline et son foyer amélioré, sur lequel elle frit le poisson
Quelques
mois plus tard, quand Armel revient avec des réchauds à gaz, Roseline n’hésite
pas. Comme elle avait déjà adhéré à AsIEnA, institution de microfinance partenaire
d’Entrepreneurs du Monde, pour l’acquisition du premier foyer, Roseline peut
désormais bénéficier d’un crédit pour l’achat du réchaud à gaz. Grâce à ce
système financier avec lequel elle paie environ 7 500 FCFA (11,5 euros)
pendant 3 mois, Roseline affirme que les revenus de la vente du poisson et les
économies réalisées lui ont facilement permis de payer son crédit.
Le
sourire aux lèvres, Roseline nous raconte dans quelle mesure ces produits
« ont apporté beaucoup de
changements dans sa vie ».
S’il pleut, elle peut quand même préparer à manger sur le réchaud à gaz à
l’intérieur de sa cuisine, la préparation est plus rapide, plus propre et
Roseline est moins fatiguée. Elle ne regrette pas le temps où, cuisinant sur un
foyer trois pierres, la chaleur lui provoquait des maux de poitrine, la toux,
et elle avait constamment de la fumée dans les yeux.
Mais
surtout, ces fourneaux lui font réaliser des économies importantes, qui lui ont
permis de faire face à la hausse du prix du bois et au doublement du prix du
mil, matière de base de son activité de dolotière. Sans cela, Roseline aurait
été bien embêtée. Elle témoigne : « Les gens ne veulent pas que l’on augmente le prix du dolo, et c’est
difficile car tout le monde prépare le dolo. Je trouve rarement du poisson pour
faire la soupe et je ne peux pas faire d’autres activités ».
Désormais
détentrice d’un foyer amélioré roumdé et de deux réchauds à gaz, Roseline
économise plus de 5 500 FCFA (8,5 euros) de combustible par mois. Grâce à cet
argent, elle a pu renforcer ses activités génératrices de revenus : elle a
acheté un vélo pour aller chercher le poisson à une dizaine de kilomètres de
Dano ainsi que des nouvelles marmites et pots pour la préparation du dolo. Elle
peut également aider son mari à payer la scolarité des enfants et régler les
ordonnances de son papa âgé. En
outre, Roseline a abandonné le charbon au profit du gaz, réduisant ainsi son
impact sur l’environnement.
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