vendredi 13 juillet 2012

Travailler au Burkina


Article écrit pour ESSEC Africa Review, publication prévue pour septembre
En regardant une carte, on découvre un Burkina Faso enclavé en Afrique de l’Ouest, partageant ses frontières avec six autres pays. Certes, le Burkina ne dispose pas d’un accès à la mer comme ses voisins côtiers, mais c’est un carrefour en Afrique de l’Ouest, tant sur le plan touristique, politique que culturel. Les cinémas, théâtres et concerts occupent suffisamment bien les soirées ouagalaises et le pays est une référence de stabilité sur le plan politique. Ceci lui confère un rôle non négligeable sur la scène ouest africaine, qui s’affirme à nouveau dans le contexte de crise malienne.
L’économie du Burkina Faso est encore essentiellement dominée par les activités agricoles, qui rythment l’année, et les activités informelles, qui font bouillonner les marchés dans les villes. Les indicateurs de développement ne sont pas reluisants (IDH* : 181/187, taux d’alphabétisation des adultes de 29%) et les conditions naturelles (enclavement, climat) sont autant de défis à relever pour une personne qui souhaite travailler au Burkina.
Mais ce sont justement ces enjeux qui rendent passionnantes les activités que l’on peut mener dans le pays. Par exemple, que diriez-vous de travailler à la structuration de la filière mangue ou karité, de la production jusqu’au consommateur final, en passant par toutes étapes de la transformation et la distribution, et en intégrant des enjeux les plus actuels comme les certifications équitable et biologique, la prise en compte des communautés locales, les exigences du marché, etc ?
Les plus audacieux peuvent aussi se lancer dans le développement d’entreprises sociales qui visent à répondre directement à des problèmes de société. Les entrepreneurs pourront certainement compter sur le niveau élevé de formation de la jeunesse burkinabè, la bonne volonté et le dynamisme des partenaires, le développement des technologies de l'information et de la communication et la spécificité de ce pays où « tout est possible ». En tous cas, dans ce secteur de l’entrepreneuriat social, ce ne sont ni les opportunités de marché ni la variété des secteurs d’intervention qui manquent. Nutrition, accès à l’énergie, développement rural, tourisme « solidaire », gestion des déchets…, des modèles économiques pérennes et réplicables restent à inventer !
Enfin, pour ceux qui rechercheraient un emploi plus classique, il faut savoir qu’une centaine d’entreprise françaises sont implantées au Burkina et représentent 75% des investissements étrangers, dans des secteurs tels que le coton, le fret, la grande distribution, etc.
Quelque soit l’option choisie, travailler au Burkina Faso est une découverte permanente. Chaque jour, on comprend un peu plus les cultures, les traditions et les modes de vie qui animent la soixantaine d’ethnies burkinabè. Peu à peu, on constate certaines différences de perception qui nous poussent à élargir notre esprit et réfléchir en dehors de notre cadre habituel.

* IDH : Indice de Développement Humain. Indice statistique composite,  créé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en 1990 pour évaluer le niveau de développement des pays du monde. L'IDH se fonde sur trois critères majeurs : l'espérance de vie, le niveau d'éducation et le niveau de vie. Le Burkina Faso se classe à la 181e position.

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